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2022 sera-t-elle une année à marquer d’une pierre blanche à Rouen, ou à oublier absolument ? Du sauvetage de Chapelle Darblay à la mise en place de la ZFE, ces douze derniers mois ont été riches en actualité. Avant de rentrer de plein fouet dans 2023, la rédaction de Paris-Normandie distribue ses bons points… et ses cartons rouges.
Des victoires et des bonnes nouvelles, il y en a eu quelques unes à Rouen en 2022. Alors que 2023 arrive à grands pas, place à la distribution de bons points   ! Voici le top 5 de la rédaction de Paris-Normandie.

Une étape importante de franchie en 2022 dans la lutte contre les violences faites aux femmes ! La première maison des femmes de Normandie a ouvert en mars du côté d’Elbeuf. Au sein du centre hospitalier (CHIELVR), elle permet un accueil 24/24 heures et 7/7 jours des personnes vulnérables, victimes de violences physiques, verbales, sexuelles, intrafamiliales… La particularité de cette structure est qu’elle propose une prise en charge aussi bien médicale que psychologique, sociale et travaille en étroite collaboration avec les forces de l’ordre et la justice. 800 victimes auraient ainsi été prises en charge en 2022.

Victoire pour le collectif des Jardins joyeux, opposé au projet immobilier dans l’ancien foyer Sainte-Marie, rue de Joyeuse à Rouen ! En septembre, le promoteur Sedelka annonçait renoncer à la construction de logements sur la partie nord, où se trouvent les espaces naturels que les militants souhaitaient protéger. Selon les négociations menées avec les élus, 62 logements neufs vont être construits sur la partie sud (où les bâtiments sont délabrés) et les espaces végétalisés seront préservés et renforcés, avec l’implantation d’une trentaine d’arbres supplémentaires, et la volonté d’ouvrir ces jardins au public. L’année 2022 avait pourtant mal commencé pour le collectif, qui avait été expulsé le 11 janvier du site qu’il occupait illégalement depuis le 13 juin 2021. Tout est bien qui finit bien.

1014 jours d’angoisse avant de savourer « la merguez de la victoire » pour les syndicalistes et anciens salariés de l’usine papetière de Grand-Couronne, le 11 juin 2022. Depuis l’annonce en septembre 2019 par le groupe finlandais UPM de la vente de la papeterie, laissant ses 228 employés sur le carreau, la bataille a été rude. La Métropole Rouen Normandie a dû faire jouer son droit de préemption – une initiative rare – pour pouvoir racheter le site et le revendre, le 10 mai 2022, à Véolia, qui porte avec Fibre Excellence un projet de réorientation de l’activité papetière vers le carton d’emballage. À la clé : un investissement de 120 millions d’euros et la création de 250 emplois.

Après la saison catastrophique de 2020, et la reprise molle de 2021, la fréquentation touristique a battu des records l’été dernier à Rouen, battant même les chiffres de 2019… pourtant année d’Armada ! Libérée des restrictions de voyage liées au Covid-19, la clientèle étrangère est venue en force, avec une hausse de 14 % par rapport à 2019, et même + 50 % sur les mois de juillet et août. Très attendus, les Américains ont répondu présents, mais la surprise est venue d’Europe du Sud : les Espagnols, les Portugais et surtout les Italiens – deux fois plus nombreux en 2022 qu’en 2019 – en quête d’un peu de fraîcheur, ont largement plébiscité la Normandie cet été. Les animations estivales – dont l’incroyable performance du funambule Nathan Paulin au-dessus de la Seine – ont aussi dopé les réservations.
En vidéo : les derniers pas du funambule Nathan Paulin au-dessus de la Seine avant de rallier la Tour des Archives

Rive gauche, deux communes ont fait parler d’elles à la télévision cette année ! Saluons tout d’abord la belle performance de Sotteville-lès-Rouen au concours du plus beau marché de France sur TF1. En arrivant 4e du classement, la deuxième commune de l’agglomération rouennaise fait mieux qu’en 2021. Plus loin, en bord de Seine, La Bouille se hisse à la sixième place du « Village préféré des Français », émission de France 3 présentée par Stéphane Bern. La plus petite commune de Normandie – en superficie – a tout de même eu la chance d’accueillir l’animateur vedette lors du tournage le 17 mai dernier. Pour les habitants qui l’ont rencontré, tout était déjà gagné !
En vidéo : Stéphane Bern en tournage à La Bouille

Des bad buzz et des coups de griffe, il y en a eu quelques uns à Rouen en 2022. Alors que 2023 arrive à grands pas, place à la distribution de cartons rouge   ! Voici le «   flop   » 5 de la rédaction de Paris-Normandie.

La découverte qui fait tâche (d’huile). Le 9 mars 2022, un bouchon de graisse aggloméré de déchets de 40 m de long sur 1,40 m de haut, était révélé et retiré des égouts de la rue du Gros-Horloge. Le volume inouï ne laisse pas de place au doute  : les dépôts ne peuvent pas être l’œuvre de particuliers. Très vite, l’enquête s’oriente vers le fast-food McDonalds situé dans la plus grande rue commerçante de Rouen et une visite d’inspection menée dans l’établissement met au jour une série de non-conformités. L’enquête pour établir l’origine du « mur » est toujours en cours.
La vidéo du mur de graisse à Rouen

« En deux mots, Amazon, c’est fini. » C’est par cette phrase que le maire de Petit-Couronne, Joël Bigot, a annoncé le 24 mars 2022 que le mastodonte de la vente en ligne renonçait à aménager un entrepôt de plus de 160 000 m² sur le site de l’ancienne raffinerie Petroplus. À part la municipalité, qui espérait la création de 1800 emplois, la nouvelle n’a pas ému grand-monde... Le projet s’était attiré les foudres de toute une partie de la population - allant de certains élus de la Métropole ayant voté une motion en conseil aux associations citoyennes craignant la circulation de milliers de camions sur les routes de la rive gauche. Deux recours avaient d’ailleurs été déposés en 2020, sans qu’ils aient eu le temps d’être instruits.

Les illuminations de Noël font bien pâle figure cette année à Rouen. Quelques guirlandes rue du Gros-Horloge, des motifs en forme de gouttes rue des Carmes... Pas de quoi faire des étincelles en cette fin 2022 déjà morose dans le contexte d’inflation. Et c’est justement pour faire des économies - et montrer l’exemple à l’heure de la sobriété énergétique - que la municipalité emmenée par Nicolas Mayer-Rossignol (PS) a choisi de réduire la voilure au strict minimum avec seulement sept rues ou places éclairées. La déception est d’autant plus grande pour les habitants - et surtout les commerçants - qu’en 2021, un effort particulier avait été fait en termes de décorations de Noël pour redonner une lueur d’espoir après les épisodes de Covid-19.

Les organisateurs des 24 Heures motonautiques de Rouen espéraient que 2023 marquerait le retour de la manifestation sur la Seine. Mais 2022 aura causé sa perte. Depuis sa dernière édition en 2019, le rendez-vous avait déjà essuyé de nombreux revers  : annulation en 2020 pour cause d’épidémie de Covid-19, report deux fois de suite en 2021 et 2022 pour raisons budgétaires, suppression de la subvention de la Ville au Rouen Yacht Club... C’est un communiqué de la mairie publié le 11 août 2022 qui coule définitivement la manifestation. Celui-ci précise que la municipalité a « décidé de ne plus délivrer l’autorisation au Rouen Yacht Club d’organiser les 24 Heures motonautiques. » Elle justifie son choix par la volonté de « se montrer exemplaire » face au contexte de crise de l’énergie et de réchauffement climatique. Ironie du calendrier, 2022 marquait le centenaire du motonautisme.

Jamais deux sans trois ? Depuis quelques jours, des plots de signalisation sont apparus quai de la Bourse à Rouen, laissant craindre de nouveaux travaux. Il faut dire que les habitants - et les milliers d’automobilistes qui empruntent cette artère vitale de la rive droite qui longe la Seine entre les ponts Jeanne-d’Arc et Boieldieu - ont pris l’habitude de voir la voie barrée pour travaux. En 2021, cette portion avait déjà subi un chantier de quatre mois pour résoudre des problèmes d’étanchéité. Dès l’été 2022, la Métropole recherchait les causes de nombreuses déformations apparues depuis. En septembre 2022 donc, rebelote, pour un chantier qui a été plus long que prévu. La réouverture a eu lieu le 7 octobre au lieu du 30 septembre.

La rue Jeanne-d’Arc. Oui, l’idée de demander à un artiste comme inkOj de réaliser des fresques colorées géantes rue Jeanne-d’Arc est alléchante. Et le résultat à de quoi flatter la rétine. Mais force est de constater que, depuis l’achèvement de cette œuvre monumentale en juillet 2022, c’est la cacophonie. Les piétons, troublés par l’absence de passages identifiés, ne savent plus où traverser, et les automobilistes slaloment pour éviter d’en renverser. À cela s’ajoutent des plots en béton, pour délimiter la piste cyclable, qui ont causé de belles frayeurs d’entorse aux visiteurs de la Fête du ventre en octobre dernier... Pas top tout ça !
La ZFE. Qui ne voudrait pas diminuer la pollution à Rouen ? Toute initiative allant dans ce sens est à encourager. Mais l’élargissement de la zone à faibles émissions mobilité (ZFE-m) aux voitures équipées de vignettes Crit’air 4 et 5 au 1er septembre 2022 ne s’est pas fait sans mal. Entre ceux qui n’ont pas le droit aux aides (pour des questions de revenus ou de domiciliation) pour changer de véhicules et ceux qui ne voient pas l’intérêt de commander leur vignette tant qu’il n’y a pas de contrôles, difficile de voir (pour l’instant) les effets du dispositif.
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