Menaces, tentative d'enlèvement… Plusieurs femmes accusent un … – BFMTV

“Je suis traumatisée.” C’est ainsi que Lucie* conclut son signalement transmis à Uber mercredi 12 octobre contre l’un des chauffeurs de la plateforme. Après avoir dépassé “l’état de choc” dans lequel l’a laissée cette course, la jeune femme de 24 ans a déposé plainte dimanche au commissariat d’Ivry-sur-Seine pour “violence ayant entraîné une incapacité de travail n’excédant pas 8 jours”, selon les informations de BFMTV.com qui a eu accès à la plainte. Le parquet de Créteil nous indique ce mercredi que la procédure a été classée sans suite au motif que l’infraction est “insuffisamment caractérisée”.
Il est environ 22h30 quand Lucie commande un Uber à Ivry-sur-Seine dans le Val-de-Marne pour se rendre à Montreuil, en Seine-Saint-Denis – un trajet d’une dizaine de kilomètres. Rapidement, la course prend une tournure étrange, selon son récit: le chauffeur ne suit pas l’itinéraire que lui indique son GPS puis annule la course sur l’application alors que la jeune femme se trouve toujours à bord de sa voiture. Inquiète, Lucie lui demande ce qui se passe.
À de multiples reprises, Lucie dit avoir réclamé que l’homme arrête le véhicule. Mais il aurait continué de rire et de rouler dans une direction opposée à sa destination. La jeune femme explique avoir détaché sa ceinture au bout d’une dizaine de minutes, ouvert sa portière et sauté de la voiture toujours en marche pour s’enfuir. Le soir-même, elle signale l’événement à Uber, faisant état d’un chauffeur “clairement mal intentionné”. L’entreprise reste muette.
Forte de plusieurs milliers d’abonnés sur Instagram, Nina la belle-sœur de Lucie, décide d’exposer publiquement cette situation qu’elle juge “scandaleuse”.
En quelques jours, elle obtient plus de 400.000 mentions “j’aime” sur sa publication et surtout, le retour tant attendu de la part de Uber. L’entreprise qualifie l’incident de “choquant” et indique avoir désactivé le compte du chauffeur qui ne peut donc plus exercer sur cette plateforme.
Une réaction que Nina juge tardive: “Sans la pression des réseaux sociaux, Uber n’aurait rien fait”, estime-t-elle. La jeune femme ne cesse de s’interroger sur le niveau de sécurité que la plateforme offre à ses clients. Car au moins une autre femme affirme avoir déjà signalé le comportement de ce chauffeur à Uber.
Au mois d’août, Sonia* 31 ans, monte à bord d’une voiture conduite par un homme au “comportement bizarre”. “Ça sentait très mauvais à l’intérieur alors j’ai ouvert la fenêtre pour aérer et il m’a hurlé dessus. Il avait l’air paumé, il conduisait n’importe comment, il embrayait comme un fou et freinait d’un coup, hyper sèchement”, raconte-t-elle à BFMTV.com.
La peur s’installe chez Sonia. Sur l’application, elle partage sa course avec son petit-ami afin qu’il puisse suivre en direct l’itinéraire emprunté par le véhicule. “L’attitude du chauffeur était de plus en plus étrange, il criait, s’énervait et tapait sur son volant”, retrace-t-elle. Sonia arrive finalement à destination, remuée par cette course peu commune et la signale à Uber.
Sonia affirme qu’Uber n’a jamais réagi à son alerte.
Marine dit avoir eu affaire au même conducteur, via l’application Heetch cette fois-ci. Comme beaucoup de chauffeurs, l’homme travaille simultanément pour plusieurs entreprises de VTC. Il est environ 3 heures du matin, cette nuit d’octobre 2021, la trentenaire est alcoolisée et doit rentrer chez elle, dans le 15e arrondissement de Paris.
La trentenaire le repousse, le chauffeur reprend le volant pour conduire sa cliente à destination. “À l’arrivée, quand je suis sortie de sa voiture il m’a suivie et m’a plaquée contre le véhicule. Il a de nouveau essayé de m’embrasser. Je me suis débattue et je suis vite rentrée dans mon immeuble”, retrace-t-elle.
Éméchée, la jeune femme ne prend pas conscience de la gravité de la situation et ne la signale pas à Heetch: “C’est seulement en voyant le témoignage de Nina et la photo du chauffeur qui s’en est pris à sa belle-sœur que j’ai compris que c’était très grave.” Certaine qu’il s’agit bien du même homme, elle se dit prête à témoigner dans le cadre de la plainte déposée par Lucie “pour que ça cesse”.
Un engagement qu’Astrid pourrait suivre à son tour car elle aussi dit avoir été malmenée par l’individu. Fin mai, elle et son époux montent dans un véhicule après avoir commandé une course sur Heetch. En route, ils font un détour par un tabac. Le mari d’Astrid descend du véhicule pour acheter des cigarettes. “Là, le chauffeur verrouille les portes et redémarre en me disant: ‘Vous descendrez pas grosse pute.’ Je lui demande où il m’emmène, il me répond: ‘Où je veux'” en conduisant à vive allure.
Le véhicule s’engage dans une ruelle et se retrouve bloqué dans le trafic. Astrid , “dans tous (s)es états”, parvient à s’enfuir et signale la course à Heetch. Mais ce n’est qu’après l’alerte lancée par Nina la semaine dernière que l’entreprise annonce avoir décidé de suspendre l’activité de ce chauffeur sur sa plateforme.
D’après ces témoignages recueillis par BFMTV.com, un même chauffeur est donc accusé d’avoir multiplié les comportements inappropriés voire délictueux au cours des derniers mois. Certaines femmes ont dénoncé les faits auprès d’Uber et Heetch, sans obtenir, disent-elles, de retour des deux applications. Sollicitée, l’entreprise Uber précise que le chauffeur dénoncé par Lucie n’avait auparavant “jamais été signalé pour de faits d’agression physique ou d’agression sexuelle sur l’application”. Heetch, pour sa part, déplore la situation et affirme que le compte de l’individu restera désactivé sur sa plateforme.
Heetch explique par ailleurs “explorer des pistes” afin de regrouper les signalements contre les chauffeurs reçus par les différentes applications. Une réflexion également entamée par Uber: “En novembre 2020, nous avions proposé de mutualiser les signalements faits contre les chauffeurs des différentes plateformes. On nous a dit que partager les données relatives à un chauffeur serait contraire au Règlement général sur la protection des données (RGPD)”, nous indique la société, assurant: “On ne souhaite évidemment pas qu’un chauffeur qui s’est rendu fautif d’une agression sur une autre plateforme puisse opérer chez nous.”
* Les prénoms ont été modifiés, à la demande des intéressées.
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