« Les Pires » : du casting à la réalisation – CNC

Lise Akoka et Romane Gueret se sont connues en faisant du casting sauvage. Et c’est en s’inspirant de leur expérience qu’elles sont passées à la mise en scène en 2016 avec le court métrage Chasse royale, dont Les Pires, leur premier long, constitue le prolongement. L’histoire d’un tournage de cinéma au cœur d’une cité de Boulogne-sur-Mer, à travers les quatre jeunes ados choisis pour en être les héros. Primé à Un Certain Regard et à Angoulême, le duo revient sur cette aventure.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de passer un jour du casting à la réalisation ?
Lise Akoka : On travaillait toutes les deux sur le casting d’un long métrage quand nous sommes tombées sur deux gamins qui nous ont impressionnées, de véritables acteurs nés. On a donc eu envie de réaliser un film sur eux et plus largement sur le casting sauvage. C’est ainsi que le court Chasse royale est né en 2016, aidé par quelques amis qui étaient dans le monde du cinéma. Puis, au fil du temps, le projet a pris de l’ampleur. On a fini par le proposer à des producteurs, Les Films Velvet – qui nous accompagnent aussi sur Les Pires –, en parallèle d’une cagnotte Ulule. Le court a été sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs, récompensé par de nombreux prix puis nommé aux César. On a donc eu envie de prolonger la réflexion sur le sujet avec un long métrage.
Vous vous êtes mises tout de suite à l’écriture des Pires ?
Romane Gueret : Cannes nous avait un peu dépassées. On ne s’attendait pas à y aller, encore moins à recevoir un prix et à tout ce qui allait suivre. Ce côté tourbillon était un peu déstabilisant. Mais vu le plaisir pris à fabriquer ce court, on avait envie de continuer. Ensemble ? Séparément ? On s’est un temps posé la question mais en en discutant toutes les deux, on n’a pas tergiversé très longtemps sur le fait de continuer à explorer ce sujet dans un format long. 
Lise Akoka : Avec Chasse royale, on avait le sentiment que les gens avaient été séduits par le côté immersif du récit. Ça nous a donc encouragées à poursuivre dans cette voie.
Romane Gueret : La première version de notre court faisait une heure. Donc on savait qu’on avait la matière pour raconter des choses supplémentaires.
Qu’est-ce qui a été le plus complexe dans l’écriture de ce long ?
Lise Akoka : On y a passé trois ans, avec l’aide d’Eléonore Gurrey. Le plus dur fut sans nul doute de structurer la narration, de canaliser nos idées. Car l’inspiration, elle, était là. On a vécu beaucoup des situations qui sont décrites dans le scénario. On avait presque trop de matériel !
Romane Gueret : Les Pires brasse beaucoup de sujets, part dans de nombreuses directions. On a usé pas mal de Post-it colorés pour savoir où allaient nos personnages ! (Rires.) Le scénario était dense et, dans les commissions devant lesquelles on passait pour obtenir des financements, on nous a souvent reproché de raconter trop de choses. On a donc passé du temps à essayer d’épurer notre récit, mais sans pour autant le dévitaliser ou sacrifier des personnages. Ce fut un combat permanent.
Est-ce que vous vous êtes interdit de mettre dans ce film certaines situations que vous aviez vécues car vous pressentiez qu’elles ne paraîtraient pas crédibles ?
Lise Akoka : Oui, surtout les choses les plus trash.
Romane Gueret : Avoir vécu quelque chose, aussi forte soit-elle, n’est pas une raison suffisante pour la mettre dans un film. Précisément parce qu’il faut que cette pièce puisse rentrer dans le puzzle qu’on construit. Notre travail d’écriture a d’abord consisté à alléger les choses.
Votre métier de directrices de casting vous a habituées à diriger des comédiens débutants ou non. Qu’est-ce qui change dans la direction d’acteurs une fois qu’on endosse la casquette de réalisatrices ?
Romane Gueret : À partir du moment où on y met la même exigence, c’est le même geste. Se concentrer sur la justesse, traquer la fausseté, pousser les comédiens à aller le plus loin possible. On recherche une musicalité. Ensuite, ce qui change évidemment, c’est l’implication qu’on y met. Quand il s’agit de notre film, on est transcendées, dans tous nos états. Et entre Chasse royale et Les Pires, on a pu constater qu’ayant pris de l’expérience, on se sentait plus à l’aise, donc on dirigeait forcément mieux. Ne serait-ce que parce qu’on se faisait spontanément mieux comprendre.
Lise Akoka : Tout ce qui s’est passé au montage de Chasse royale nous a aussi beaucoup influencées. Sur notre court, on tournait trop souvent les scènes comme si elles allaient ne constituer qu’un enchaînement de plans-séquences sans être montées et par ricochet morcelées. On n’avait pas la conscience précise de ce qu’on pouvait fabriquer, de là où l’on pouvait « tricher ». Sur Les Pires, on a davantage demandé aux comédiens de jouer telle ou telle phrase de façon différente, par exemple. On a plus fractionné les choses.
Comment vous répartissez-vous le travail sur un plateau ?
Lise Akoka : Je suis celle qui s’adresse directement aux acteurs et les dirige alors que Romane a une vision plus globale de ce qui est en train de se passer sur le plateau et communique plus avec l’équipe technique. On ne se place pas au même endroit dans le regard porté sur les choses.
Romane Gueret : Mais on ne s’empêche jamais d’aller sur le terrain l’une de l’autre. Il y a quelque chose de très fluide dans notre relation.

Avez-vous mis du temps pour trouver votre comédienne principale, Mallory Wanecque ?
Lise Akoka : Mallory avait passé très tôt le casting pour un autre rôle et on avait flashé sur elle. Mais on pensait alors confier Lily, qu’elle a fini par incarner, à la comédienne que nous avions dirigée dans Chasse royale. Et puis celle-ci s’est écartée du projet à quelques mois du tournage. C’est là que nous avons repensé à Mallory. On a demandé à la revoir et elle nous a définitivement convaincues, même si on était conscientes qu’il y avait encore beaucoup de travail à accomplir avec elle. Mallaury partageait de nombreux points communs avec Lily mais ça ne suffisait pas. On a donc travaillé d’arrache-pied avec elle pour gommer certains de ses tics de jeu et la faire entrer dans son personnage. 
Vous répétez longuement avec vos comédiens ?
Romane Gueret : Le casting s’est étalé sur un an. Les dernières sessions étaient de véritables séances de travail et donc de répétition, même si on n’avait pas encore validé tout le monde pour ne pas faire naître de faux espoirs chez certains enfants. On les a fait se rencontrer, afin de voir comment ils fonctionnaient ensemble. Et puis, une fois nos choix opérés, on a fait un mois de répétitions quotidiennes, en travaillant chaque scène de chaque enfant quand, en parallèle, une jeune femme leur faisait répéter uniquement le texte pour qu’ils le connaissent au cordeau. C’était un boulot vraiment intense.
On s’inquiète que certains de ces enfants puissent abandonner le tournage en cours de route puisque ce n’est pas leur métier ?
Romane Gueret : On a souvent connu des déconvenues de ce type mais toujours avant un tournage, jamais pendant. Car le processus pour y arriver est tellement lourd – on se bat par exemple pour avoir certains enfants quand les familles bloquent – que s’ils lâchent, c’est toujours en amont. Sur le film, on est tous à fond et tellement pressés par le temps qu’on ne pense pas à cette éventualité.
Vous évoquiez plus tôt le travail de coupe que vous aviez eu à faire pendant l’écriture. S’est-il prolongé au cours du montage ?
Lise Akoka : Oui, car là encore, on avait énormément de matière. La première version du film faisait trois heures et il a donc fallu en couper la moitié en réécrivant.
Romane Gueret : Mais on a eu la chance de s’appuyer sur Albertine Lastera (Vénus noire, Quand on a 17 ans, Ouistreham…) avec qui on travaille depuis toujours, qui nous connaît très bien et qui peut du coup parfois avancer sans nous car elle anticipe nos choix. Elle a aussi l’habitude de travailler une matière dense et manipule tout cela très bien. De toute façon, il vaut toujours mieux avoir trop de choix que pas assez !
Réalisation : Lise Akoka et Romane Gueret
Scénario : Lise Akoka, Romane Gueret et Eléonore Gurrey
Photographie : Éric Dumont
Montage : Albertine Lastera
Production : Les Films Velvet
Distribution : Pyramide Distribution
Ventes internationales : Pyramide International
Sortie en salles le 7 décembre 2022
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