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La French Tech de Toulouse s’est récemment félicitée de l’attractivité de ses membres sur l’année 2021, malgré un contexte sanitaire et économique incertain. Après avoir levé 158 millions d’euros en 2020, les startups de Toulouse ont levé 350 millions d’euros en 2021, ce qui en fait un record à ce sujet. Bien évidemment, ce chiffre est à relativiser avec notamment l’opération seule réalisée par l’acteur du spatial Loft Orbital (125 millions) ou encore Agronutris (100 millions). Surtout, ce bilan, plus qu’honorable en façade, cache des difficultés de financement pour ces startups, et notamment celles à vocation industrielle.
“La France regorge depuis des années de talents et de jeunes entreprises qui sortent de laboratoires parfois avec des technologies plus qu’intéressantes. Mais quand nous rentrons dans la phase de développement de ces startups, elles doivent parfois faire face à des startups américaines qui ont des fonds dix à cent fois plus élevés que ce que nous sommes capables de lever en France. Cette situation créée une sorte de concurrence déloyale et provoque un manque d’attractivité des sociétés françaises (auprès des investisseurs)”, analyse Jean-Christophe Lambert, le CEO d’Ascendance Flight Technologies.
Néanmoins, la startup, qui travaille sur le développement d’un aéronef régional avec des premiers essais en vol en 2023 et un moteur aéronautique hybride, va faire appel à des investisseurs étrangers pour boucler une importante levée de fonds en 2022. Un montant de plusieurs dizaines de millions d’euros est évoqué, afin notamment de faire face à une rude concurrence étrangère sur ces technologies dans la course à l’avion bas carbone.
Dans d’autres secteurs, les startups étrangères parviennent aussi à lever des sommes bien plus importantes que les startups françaises. “Il y a cinq ans, mon principal concurrent a levé 100 millions quand moi j’ai levé 3,5 millions. Les chiffres sont hallucinants“, constate Karim Ben Dhia, président d’Adveez, une société spécialisée dans la télématique industrielle sur les plateformes portuaires et aéroportuaires, elle aussi confrontée à des difficultés de financement.
Du côté de Irdi Capital Investissement, on veut positiver sur cette bataille des financements des jeunes pousses innovantes. “Nos écosystèmes régionaux regorgent de belles pépites, notamment industrielles, et le besoin en financement n’est qu’une conséquence de leur existence, ce sont elles qui créent le besoin“, témoigne Corinne d’Agrain, la présidente du directoire de ce fonds d’investissement inter-régional. L’organisme s’est notamment vu confier la gestion du fonds Impulsion, de 50 millions d’euros, qui doit permettre d’accompagner dans la relance des entreprises stratégiques, et industrielles, dans leur relance, sur les régions Occitanie et Nouvelle-Aquitaine.
“Nous gérons des fonds d’amorçage dans le cadre du plan de relance, confiés par BPI, qui nous ont permis d’accompagner déjà une quinzaine de startups à vocation industrielle. Mais avoir des financements qui peuvent prendre le relais de cette création de valeur pour réaliser des tours de table à 50 voire 100 millions d’euros, c’est le point clé”, confirme Corinne d’Agrain.
Par ailleurs, pour répondre à la problématique de financement des entreprises industrielles, le gouvernement a dégainé récemment un plan de financement de 2,3 milliards d’euros à l’égard de ces deeptech, qui consiste à favoriser le développement de startups industrielles et d’usines dans les territoires.
“En France, nous mettons beaucoup d’argent sur le développement, mais le Coq bleu (emblème de la Franch Fab qui représente les acteurs industriels innovants, ndlr) est un peu orphelin de son côté. Nous parlons beaucoup de développement mais quand nous n’arrivons pas à avoir le BFR (besoin en fonds de roulement, ndlr) nécessaire pour produire… C’est mon cas aujourd’hui, j’en veux pour preuve un contrat de 10 millions d’euros avec la compagnie United Airline, pour lequel je suis obligé de réaliser une augmentation de capital pour acheter des composants. Et la question du besoin en fonds de roulement, je ne l’ai pas vu dans ce plan. Il nous manque un dernier outil, comme il existe aujourd’hui avec la BPI (banque publique d’investissement), qui pourrait être la BPP, pour banque publique de la production qui nous donne la possibilité d’aller chercher des fonds qui nous aident à grossir une fois que nous sommes des industriels. Il nous faut un interlocuteur dédié au financement de la production”, peste Karim Ben Dhia, aussi vice-président de la French Tech Toulouse.
Néanmoins, le président d’Adveez et le CEO d’Ascendance Flight Technologies saluent le déblocage de ces financements publics bien que cela ne doit pas être la réponse à tous les problèmes rencontrés par les startups industrielles françaises.
“Je n’ai pas d’attente à avoir autour de ce plan, c’est de la responsabilité de l’entrepreneur d’aller chercher les fonds et de convaincre. Si nous attendons les financements du gouvernement, je pense que nous brisons un cercle vertueux qui est la qualité du projet et la capacité de l’entrepreneur à convaincre et travailler son projet en conséquence”, juge Jean-Christophe Lambert.
Le co-fondateur d’Ascendance, qui prévoit 70 recrutements en 2022, appelle à la création d’une filière ou d’un interlocuteur “capable d’analyser des sujets industriels, qui nécessitent un temps de développement beaucoup plus long que le digital et souvent dans des domaines plus réglementés“. “Un dossier industriel peut faire peur car les gens ne savent pas l’analyser et n’ont pas les codes. Il faut construire ce tissu d’experts“, ajoute-t-il. “Il faut une sorte de banque, composée de personnes qui nous comprennent et non pas de personnes qui veulent appliquer les règles du numérique partout“, abonde Karim Ben Dhia. “Il faut un fonds de capital risque industriel, et je pense que c’est le chaînon manquant“, conclut Corinne d’Agrain de Irdi Capital Investissement.
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