Ex. : Stranger Things, Grey’s Anatomy, Banshee, The Walking Dead
Au générique de "Demain nous appartient" depuis un an, Xavier Deluc revient pour nous sur son arrivée dans la série après l'arrêt de "Section de recherches". Et nous tease l'avenir amoureux du procureur Sébastien Perraud.
Allociné : Vous avez intégré le casting de Demain nous appartient il y a un an. Quel bilan tirez-vous de cette aventure ?
Xavier Deluc : Je suis super content. J’ai commencé en ressentant un peu de pression et puis je me suis détendu au fur et à mesure. Il faut dire que mon personnage prend ses aises parce qu’il a sa place parmi d’autres personnages qui sont plus leaders, comme celui incarné par Ingrid Chauvin et d’autres. Mais Sébastien a sa place scénaristiquement. Il représente une valeur d’autorité ambiguë, néoclassique, sympathique et un peu ronchon.
Ce sont toutes ces facettes de Sébastien qui vous ont plu ?
Au début, ça m’a inquiété. Je me suis dit « C’est quoi ce parrain des temps modernes ? » (rires). Et à partir du moment où je me suis dit que c’était un « parrain » qui pouvait se permettre des choses et ne pas les tolérer chez les autres, ça m’a plu parce que pendant quinze ans, j’ai joué Martin Bernier dans Section de recherches. C’est un personnage qui m’a beaucoup apporté mais il était vraiment droit dans ses bottes. Avec Sébastien ça change.
Après quatorze ans sur Section de recherches, avez-vous hésité avant d’accepter un autre rôle récurrent ?
J’ai hésité mais, en même temps, je me suis dit qu’après Section de recherches, ça allait être le grand saut dans le vide du questionnement d’un artiste qui se dit « Où vais-je? », « Que fais-je ? », « Comment vais-je faire pour retrouver un personnage et me le réapproprier ? ». J’étais dans ce questionnement qui donne un peu le vertige même si je n’étais quand même pas trop inquiet.
Puis, cette proposition est arrivée. Avant de regarder le style ou le format de la série, je me suis dit que j’allais sur un autre terrain avec l’ambiguïté de Sébastien. Donc ça m’a semblé intéressant. J’ai ensuite regardé la série pour la comprendre. J’ai trouvé que c’était très bien filmé et très bien joué. La production m’a également très bien parlé du projet et je me suis donc dit « Allez, je vais essayer ».
Après, j’ai été surpris par le fonctionnement. Ça m’a un peu perturbé pendant quelques semaines parce que le rapport à la réalisation et au texte n’est plus le même. Au fur et à mesure, vous finissez par mieux gérer cet exercice pour jouer de votre mieux.
Sur Section de recherches, vous tourniez épisode après épisode, ce qui n’est pas le cas sur Demain nous appartient…
Oui. Sur Demain nous appartient, on ne sait pas où vont nos personnages. On nous l’explique un peu mais parfois on ne sait pas. C’est vraiment le quotidien. Quand vous êtes sur une série récurrente comme Section de recherches et que vous êtes un acteur important dedans, les choses ne tournent pas forcément autour de vous mais avec vous. Ici, ça tourne avec vous mais sous savez que vous n’êtes pas le seul. Donc il faut prendre conscience de ça. Et à un moment, je m’en suis rendu compte.
Comment s’est passée votre rencontre avec Jennifer Lauret ?
Très très bien. C’était percutant dès le début. Et puis elle envoie les balles à fond. Elle y va !
Va-t-on revoir Sébastien et Raphaëlle au cours des prochains épisodes ?
Oui, il y a quelques petites confrontations au sujet des fréquentations de Camille. Puis il y en aura d’autres au sujet de Sébastien parce qu’une femme va entrer dans sa vie. Il va rencontrer une femme qui lui veut beaucoup de bien. Mais je ne peux pas en dire plus.
Ce qui est intéressant avec Sébastien, c’est qu’il devient tendre au contact de Maud (Sixtine Dutheil) et de Camille (Elisa Ezzedine). C’était intéressant pour vous de jouer cette facette de grand-père ?
Entre son côté ambigu, autoritaire et parfois injuste, Sébastien se retrouve dans une situation de grand-père et de père un peu papa poule. Et du coup, il s’y prend mal. Il veut donner des conseils, il sait ce qu’il faut faire. Bref, comme un père le ferait sans doute, ou un grand père le ferait avec ses petites-filles.
L’année dernière, les scénaristes de Demain nous appartient se sont attaqués au passé de la famille Perraud. Ça vous a plu d’explorer le passé de Sébastien ?
Bien sûr. Pour vous dire la vérité, je trouvais le noyau de l’intrigue un peu « woah ». J’avais tendance à croire que cela aurait pu faire perdre de la crédibilité au personnage du procureur. Après, on l’a éludé un peu, on l’a effacé pour qu’il soit ambigu mais peut-être pas à ce point compromis. Compromis, il peut l’être, mais pas autant.
Peut-on espérer voir Victoria Abril revenir dans la série ?
Oui, je crois que ça peut être espéré.
Avez-vous des envies pour Sébastien ?
J’ai des envies, oui. Mes envies, c’est de me lâcher tout en contrôlant l’autorité et la puissance du bonhomme. Qu’il puisse inquiéter et qu’il puisse avoir de l’emphase, soit avec les mots, soit avec sa façon de se comporter parce que je trouve que dans les films, les « heureux méchants » ravissent les spectateurs. Plus la personne a une chaleur et plus elle est capable d’entuber les autres. Sébastien n’est pas le méchant de la série mais il pourrait inquiéter. Il faut y aller à fond je pense.
J’aimerais également avoir certaines scènes encore plus intenses avec Alexandre Brasseur. Avec Ingrid Chauvin aussi, bien sûr. Aller dans d’autres univers peut-être parfois. Trouver d’autres situations que le commissariat et la famille. Mais chacun a sa place et après ce sont les constructions de scénarios qui sont faites comme ça. Et tant mieux parce que sinon nous serions un peu confus.
C’est vrai que vous avez retrouvé Ingrid Chauvin, avec laquelle vous aviez joué dans Dolmen, mais vous n’avez pas eu beaucoup de scènes ensemble…
On a eu peu de scènes ensemble mais il y en a une qui arrive où l’on se croise à l’hôpital. Il y a un malentendu avec Marianne (Luce Mouchel) et ça va faire sourire.
Avez-vous des projets en dehors de Demain nous appartient dont vous aimeriez nous parler ?
J’ai un guest qui arrive normalement dans une série mais je ne peux pas en parler. Et puis d’autres projets qui sont avec d’autres producteurs mais je ne peux pas en parler non plus (rires). J’ai quelques projets personnels et intimes de rêves cinématographiques impossibles. Donc ceux-là, je n’en parle même pas mais je partage avec vous mon émotion désespérée (rires).
Section de Recherches s’est terminée avec un final qui a très bien marché. Est-ce que vous pensez que la série pourrait revenir ?
Je trouve votre question intelligente et pertinente. Il y a une telle demande des spectateurs et spectatrices, qu’on n’est pas à l’abri du bonheur ! Le final a beaucoup plu. Et puis cette série a socialement et affectivement créé des liens. Je pense qu’on se doit de respecter ça. En tout cas, j’ai entendu ce que vous disiez.
Propos recueillis au Festival de la Fiction de La Rochelle.
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