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Rejet, abandon, trahison, humiliation, injustice… Selon Lise Bourbeau*, telles sont les 5 blessures qui affectent et dirigent nos états émotionnels et nous empêchent d’être pleinement « nous-mêmes ». Comment repérer celle(s) qui influence(nt) notre vie et nous conduit, quasi à tous les coups, dans la même impasse ?
En se basant sur les recherches de grands psychiatres tels que Freud et Wilhlem Reich, Lise Bourbeau a défini un protocole pour nous « déprogrammer » de l’impact, toujours actif en dépit des années qui passent, de certaines blessures affectives qui n’en finissent pas de conditionner notre vie relationnelle dans tous les domaines.
Souvent, l’une de ces « blessures de l’âme » domine chez un sujet, mais elle peut se combiner à une autre (par exemple, la blessure de rejet est toujours présente derrière la blessure d’injustice).
C’est dans l’enfance que ces blessures se sont inscrites en nous, quand nous n’avions pas les outils psycho-affectifs pour limiter leur impact d’autant qu’elles émanaient d’adultes censés vouloir notre bien, nos parents en premier lieu (qui, avant nous, en avait certainement fait les frais.)
Pour nous en protéger (et survivre), nous avons cependant adopté des stratégies de défense qui continuent à se mettre en place automatiquement chaque fois qu’un enjeu relationnel les réactive ou risque de les réactiver.
Ces protections se renforcent tant que nous n’en prenons pas conscience et finissent par se confondre avec notre personnalité. En réalité, ces défenses ne sont pas des traits de caractère « innés » mais des « masques » qui entravent notre liberté d’être soi et d’évoluer en harmonie avec nos désirs et nos rêves : en effet, on les porte pour se protéger du pouvoir donné à l’autre de nous persécuter, ce qui revient à donner aux autres le pouvoir de nous déterminer.
Mais « être soi », qu’est-ce que ça veut dire ? Selon Lise Bourbeau ? « c’est savoir ce que nous voulons en sentant ce qui est bénéfique pour nous, même si les autres n’approuvent pas notre choix ». L’étape, pour en arriver là, c’est de parvenir à être à l’écoute de soi pour apprendre à se connaître et à aller dans le bon sens de notre développement. Et pour cela, il est nécessaire de tomber les masques.
* « Les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même » et « La guérison des 5 blessures », éditions Pocket
Reconnaître notre blessure est la première étape pour l’accepter et trouver nos réponses actualisées selon la réalité de notre vie, de nos souffrances, de nos échecs de notre » malchance », etc. pour parvenir à ne plus s’enfermer dans les mêmes limites.
Selon l’auteur, nos masques sont le produit de notre « égo » (qui ne sait pas vivre dans le présent et s’adapter à la réalité, mais se réfère toujours à une expérience passée ou à l’idée qu’il se fait des choses) et de ses mécanismes de défense. S’ils ont eu leur utilité à un moment donné de notre vie, ils ont cependant entravé le développement de nos ressources pour faire face au problème. En cela, ils appauvrissent notre personnalité.
Repérer la peur et l’angoisse qui surviennent quand une situation relationnelle réactive, ou risque de réactiver, la blessure fondamentale, permet d’identifier nos stratégies de défense, c’est-à-dire notre masque. Peu à peu, on en prendra conscience et on agira autrement, en harmonie avec nos véritables besoins qui attendent d’être reconnus pour s’épanouir et nous libérer.
Sa peur : la panique d’être rejeté.
Son masque : le fuyant.
Enfant, il s’est senti rejeté et ne croit pas à son droit d’exister. S’il recevait des compliments et de l’attention, c’était en seulement en se pliant aux normes de son parent. Devenu adulte, il veut être parfait pour se sentir aimé et la moindre critique sur ce qu’il fait remet en question tout son être. Il s’exclut et se rejette lui-même.
La personne souffrant de blessure de rejet se fait discrète, renfermée et insaisissable pour ne pas risquer de la ressentir à nouveau. Elle a une faible estime d’elle-même et n’est jamais satisfaite de ce qu’elle fait (« c’est nul »). Elle est persuadée que son existence n’a pas d’importance pour les autres. Dans un groupe, elle est fébrile et inquiète, et se sent différente des membres de sa famille (peut penser qu’elle s’est trompée de famille) et en générale, incomprise du genre humain. A développé des moyens de fuite ( « dans la lune », drogue, alcool, jeux virtuels, départs précipités…) et se réfugie dans un monde imaginaire où elle a une place qu’elle ne s’autorise pas à prendre dans la vie. Sa capacité de travail l’ancre dans la réalité. Indifférente aux biens matériels, elle est attirée par le monde intellectuel ou spirituel. On la perçoit comme solitaire et on la laisse seule. Extrêmement perfectionniste, elle ne demande pas d’aide pour ne pas déranger les autres, et parce qu’elle le percevrait comme une preuve de sa nullité. Elle pense qu’elle a raté sa vie. Encore pour ne pas déranger ou par peur d’être inintéressante, elle parle peu et se retire.
Sa peur : la solitude
Son masque : le dépendant
Enfant, il a manqué de nourriture et de chaleur affectives, il n’a pas été soutenu dans ses attentes. La blessure d’abandon se développe à l’intérieur de soi, de façon passive. Elle engendre une profonde tristesse indéfinissable et, adulte, le besoin d’être pris en charge et au centre de l’attention, risquant de lasser à force de peser.
La personne souffrant de la blessure d’abandon a une grande difficulté à fonctionner seule et a besoin que l’on s’occupe d’elle. Elle recherche les conseils et le soutien de son entourage pour être au centre. Elle a tendance à fusionner dans les relations, à entrer dans les émotions de l’autre, à écouter leurs problèmes pour les ramener à elle. Dans un groupe, elle cherche à occuper le terrain, à être la vedette et à attirer l’attention, afin de ne pas laisser un espace qui risquerait d’être occupé par quelqu’un d’autre. Souvent, elle en fait trop pour obtenir des compliments et se rassurer sur sa valeur. Pour gagner du soutien, elle s’apitoie sur son sort et peut provoquer des drames pour faire pitié (elle parle de malchance) ou se rendre indispensable. Elle souffrance du manque loin de l’autre. La solitude la terrifie car elle s’apparente à ses yeux au désert de l’abandon et le pousse au découragement, (« à quoi bon ?« ), à l’abandon de ses projets (et des autres quand il trouve plus offrant ?). Elle souffre d’une tristesse profonde sans savoir pourquoi, et peut pleurer beaucoup lorsqu’elle est seule. Son humeur varie d’un jour à l’autre. Devant une personne en colère de l’autre, elle s’écrase et a peur. Vieillir l’angoisse car elle redoute de se retrouver seule et il peut préférer endurer une situation pénible plutôt de se confronter à ce risque.
Sa peur : la liberté
Son masque : le masochiste
Enfant qui s’est senti humilié par son parent pour avoir eu du plaisir avec ses sens. Liberté brimée par une attitude méprisante et répressive. Sentiment de honte. En s’occupant des autres, il atténue sa culpabilité tout en s’assurant de manquer de temps pour lui, donc de liberté car il craint de ne pas avoir de limites.
La personne souffrant de la blessure d’humiliation met tout en œuvre pour être occupée en aidant ses proches. Se croire indispensable encourage son égo dans son développement. Sous son apparence humble et discrète, se cache un orgueil et un sentiment de supériorité vis-à-vis des autres, qui se remarque dans sa tendance à les infantiliser en voulant tout faire pour eux. Elle vit sous l’idée d’une instance (Dieu, la morale, etc.) qui l’observe et la juge sans cesse, et s’applique à en être digne. S’interdit de dire des choses qui risqueraient de nuire aux autres, à qui elle trouve des excuses. Dans le déni de sa sensualité, elle refuse de se laisser materner et a peur de ses pulsions sensuelles et des débordements dont elle aurait honte. Si elle jouit de la vie, elle craint d’être puni et d’être éloignée de sa spiritualité. Dans l’enfance et l’adolescence, elle a connu des histoires sur un plan sexuel. Elle craint sa liberté et la brime car elle l’associe à l’absence de limite et au risque d’avoir trop de plaisir. Son garde-fou : faire passer les besoins des autres avant les siens et se mettre à leur service. Sa croyance : elle doit alléger les souffrances de l’humanité. Le but : se sacrifier et manquer de temps pour elle, afin de gagner son « ciel » car elle a peur d’être jugée égoïste et indifférente. Elle se sent souvent sale et peut ressentir un vif dégoût pour elle-même. Tendance à compenser avec la nourriture (et à grossir pour s’armer contre ses sens) mais elle culpabilise et ressent de la honte afin de se gâcher le plaisir. Elle pratique une autodérision qui fait rire les autres. En s’humiliant elle-même, elle se protège du risque d’être humiliée par les autres.
Sa peur : la séparation et du reniement
Son masque : le contrôlant
Enfant, il a souffert de ne pas voir ses attentes comblées par son parent. S’est senti trahi ou manipulé. A perdu confiance en celui-ci qu’il juge irresponsable après avoir été témoin de mensonges ou de faiblesse. Adulte, il a tendance à se croire indispensable et à penser que les autres ne peuvent pas réussir sans lui. Et entretient sa blessure par son manque de confiance aux autres.
La personne qui souffre de la blessure de trahison s’est sentie lâchée et cela a engendré une peur de la séparation. Sur ses gardes, elle a beaucoup d’attente vis-à-vis des autres à qui elle veut montrer sa fiabilité et le fait qu’on peut lui faire confiance. Elle cherche à être importante, prenant ainsi beaucoup de place dans un groupe, faisant tout pour convaincre de sa forte personnalité. Elle utilise ses qualités de chef pour imposer ses volontés et garder le contrôle. Elle entretient cette image d’un individu responsable, fort, physique, rapide et aime tout prévoir pour tout contrôler. Méfiante et autoritaire, elle veut prouver qu’elle est responsable et se sent facilement trahie. En réalité, elle est irresponsable car elle accuse les autres de sa propre souffrance et de ses ratés, et les blâme. Elle cherche les honneurs et se montre impressionnée par la célébrité et la richesse. Sa réputation est très importante et si elle la sent menacée, elle n’hésitera pas à salir quelqu’un d’autre. Sûre d’avoir raison, cette personne veut imposer son point de vue aux autres et avoir le dernier mot. Ecouter les autres ou les laisser à leur rythme l’impatiente, voire la met en colère, et elle va trop vite aux conclusions. Quand elle délègue, elle vérifie sans cesse et exige que les autres fassent les choses à sa manière et à son rythme et peut devenir agressive si ça n’est pas comme elle veut. Elle craint que l’on profite d’elle et ne parle donc pas de ses failles et faiblesses. Elle adopte la manipulation sournoise ou agressive pour arriver à ses fins. Sans le savoir, elle développe ainsi sa peur d’être abandonnée ou trahie.
La blessure de trahison est liée à la blessure d’abandon
Sa peur : la froideur
Son masque : le rigide
Enfant, il a souffert de la froideur de son parent et n’a pu s’exprimer selon sa sensibilité dont il a fini par se couper. Il s’est imposé d’être parfait, bloquant l’expression de son individualité. Adulte, il cherche à être conforme à l’idéal qu’il s’est fixé ou qu’il croit qu’on attend de lui, se montrant toujours positif mais, par rigidité, peu capable d’établir une relation intime satisfaisante.
La personne qui souffre de la blessure d’injustice cherche à « afficher beau temps » et à être parfaite en toute circonstance, en se montrant toujours soignée et séduisante. Même quand elle est fatiguée, elle continue à paraître vivante et dynamique. Elle s’affiche optimiste et positive et admet rarement vivre des problèmes, ou s’empresse de dire que ce n’est pas grave et qu’elle est capable de s’en sortir. Elle contrôle même ses colères et peut passer pour quelqu’un de froid et d’insensible (ce qui n’est pas le cas, au fond). Malgré son obsession de passer pour parfaite et juste, elle peut exagérer un fait ou une accusation sans réaliser qu’elle est injuste envers les autres, comme envers elle-même mais veut faire croire que rien ne la touche. Elle se croit appréciée surtout pour ce qu’elle fait et, du coup, s’en demande beaucoup pour performer. Elle supporte mal les paresseux car elle est toujours dans l’action, et n’accepte pas de flancher ou d’avoir besoin, même malade, de médicaments ou de médecin. Tout pour elle doit être justifiable et elle reprend les autres quand ce qu’ils disent ne lui semble pas assez juste. Elle glorifie les connaissance au détriment des sentiments et a une grosse mémoire dont elle se vante. Quand elle est prise en défaut, elle se justifie quitte à mentir. Elle prépare ses justifications à l’avance. Mais si tout va trop loin, elle pratique l’auto sabotage en perdant pied, et peut devenir cassante et entêtée. Elle raffole des superlatifs : « Génial ! Super ! Fantastique ! Pas de problème ! Trop beau, etc. » Elle refuse l’aide afin de ne pas être redevable et préfère s’épuiser plutôt que de devoir rendre la pareille.
La blessure de rejet est toujours présente derrière la blessure d’injustice.
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