«Uber est un virus»: zoom sur le développement obsessionnel d'une start-up née au coeur de la Silicon Valley – Le Figaro

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Le magazine «Le Monde en face» nous invite à mieux comprendre le modèle économique du géant technologique et à prendre la mesure de son impact social et philosophique, dans un documentaire de mise en perspective signé Damien Fleurette, ce dimanche sur France 5.
Bienvenue dans le monde disruptif (qui crée un changement radical de fonctionnement d’un secteur) des start-ups de la Silicon Valley, et en particulier dans celui d’Uber, société valorisée 60 milliards de dollars sans faire de bénéfices et souvent au mépris des lois existantes dans le secteur du transport et de la livraison. «Jusqu’où ira Uber?», dimanche 8 mai sur France 5, conte la naissance d’Uber à San Francisco en 2007, et la formidable croissance de cette société née du cerveau en ébullition de deux entrepreneurs californiens ayant déjà chacun vendu une start-up, Garrett Camp et Travis Kalanick. L’idée de pouvoir commander une voiture et un chauffeur en quelques clics (VTC ou taxis en ligne) grâce à une application sur son téléphone portable, est juste géniale mais les dérives de l’ultra rationalité du processus et le développement obsessionnel de la fonctionnalité s’avèrent parfois diaboliques.

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Damien Fleurette, réalisateur pour Maximal Productions (qui produit également «C dans l’air», présentée par Caroline Roux sur France 5), explique: «Avec Uber, nous ne sommes plus du tout dans la démocratisation du savoir comme c’était le cas avec les ordinateurs et les logiciels d’un Steve Jobs. Uber représente une nouvelle dérive des jeunes pousses de la Silicon Valley, qui consiste à détourner les lois ou à profiter de l’absence de lois. Uber a quand même été capable de détruire à distance les données d’ordinateurs quand il y a eu des perquisitions, d’espionner des forces de l’ordre et de prendre de vitesse tous les États. Apple, autre géant, est d’ailleurs la seule entité à avoir réussi à faire courber l’échine à Uber, à exiger des excuses et la limite de l’exploitation des données collectées». Le système Greyball permettait en effet à Uber d’identifier les téléphones et de continuer à suivre les utilisateurs même après leur descente de voiture.
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D’autre part, le développement d’une économie à la tâche par des travailleurs indépendants, remet en question le salariat et redessine le monde du travail partout sur la planète. Uber Eats a appliqué le même modèle avec son service de livraison de repas à domicile dans le monde entier. «L’entreprise prétend ne pas avoir les moyens de financer un salaire minimum à ses chauffeurs ou livreurs mais sort sans souci 200 millions de dollars pour faire campagne», souligne Damien Fleurette.
Dix ans après la création d’Uber, l’année 2017 représente une période charnière pour l’entreprise technologique, obligée de se séparer de son président fondateur, Travis Kalanick. La croissance phénoménale, l’accès ultrarapide à des postes décisionnaires de jeunes cadres ont généré des erreurs de management, un climat toxique et plusieurs cas de harcèlements sexuels, qui éclatent brutalement au grand jour. L’enquête indépendante diligentée par un procureur américain, à la demande même d’Uber soucieux de se racheter une conduite, aboutit à une purge des équipes historiques.
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Le nouveau PDG, Dara Khosrowshahi, qui doit désormais répondre des agissements du groupe auprès des investisseurs publics, a réalisé une entrée en bourse historique. Cependant, à aucun moment, il n’a remis en question le modèle économique de l’entreprise, toujours pas totalement rentable mais perdant de moins en moins d’argent, comme le souligne le documentaire.
«Après avoir accepté dans un premier temps de participer à l’enquête, Uber a finalement refusé de communiquer», précise Damien Fleurette. Le réalisateur a cependant recueilli les témoignages très pertinents d’anciens cadres dirigeants à des postes stratégiques. Il a notamment interrogé Emil Michael, vice-président d’Uber (2013-2017), devenu capital investisseur qui, à lui tout seul, a réussi 15 milliards de dollars de levées de fonds et s’est taillé une solide réputation. Ce dernier justifie le système Uber tout en éclairant le formidable business qu’entraînent les start-ups avec cette croissance par levée de fonds. «Comment réussir à s’imposer partout dans le monde et par tous les moyens est le mantra d’Uber. L’idée de faire une licorne justifie tout dans la Silicon Valley», poursuit Damien Fleurette.
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Nous revoyons à l’occasion les images tournées par un chauffeur filmant un Travis Kalanick humiliant et alcoolisé. Deux cadres français apportent également leur témoignage, Alexandre Molla, directeur de l’expansion Uber France (2013-2019) et Grégoire Kopp, directeur de la communication Uber France (2013-2017), qui se souvient que l’on parlait des chauffeurs en termes de supply (fourniture). L’économiste Odile Chagny explique dans le documentaire: «Le management par algorithme dépersonnalise le travail. Il transforme le travailleur en une sorte de machine et le pousse à faire des choix qui ne sont pas dans ses intérêts. Les algorithmes sont sans cesse remis à jour pour maximiser les profits de l’entreprise».
Mais quel but ultime poursuit Uber? «C’est d’être la seule et la plus puissante interface de transport et de livraison partout dans le monde, répond Damien Fleurette. L’entreprise propose déjà un service de fret aux entreprises. Uber veut devenir une super application capable de réserver vos billets d’avion, de fournir la voiture qui vous amènera à l’aéroport et de livrer nourritures et courses à domicile», poursuit le réalisateur. Contrairement à Amazon, Uber n’a aucun actif physique et ne gère donc que des mises en relation. Un point fort qui nécessite cependant la collecte de données de géolocalisation et une main-d’œuvre peu coûteuse.
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Pour faire au moins face au rouleau compresseur des protections sociales et salariales que représente Uber, la Commission européenne a annoncé le 9 décembre dernier une directive qui vise à considérer par défaut les livreurs et chauffeurs comme des salariés, rappelle l’enquête. Ce ne sont donc plus à eux de prouver leur statut mais aux plateformes d’apporter les preuves. Encore faut-il que la présidence de la Commission européenne décide de mettre à l’agenda cette directive pour qu’il y ait vote! Une armée d’avocats et de lobbyistes pour le compte d’Uber sont déjà depuis longtemps à la manœuvre à la Commission dès qu’il est question de droit du travail.
Pendant ce temps, les services rendus aux consommateurs s’ancrent dans les habitudes, les voitures de tourisme avec chauffeurs et les livreurs Uber Eats font partie du quotidien. Qui se priverait d’une telle facilité à si bas prix? Sans loi encadrant précisément les plateformes, celles-ci caracolent, se rendant toujours plus indispensables. «Uber est un virus» lance un chauffeur de taxi excédé! Le déploiement mondial de l’entreprise est, en tout état de cause, bien viral. Devant la caméra, le philosophe Éric Sadin conclut cependant: «Il y a une forte propension humaine au confort. Se défaire de cela me paraît une aspiration vaine». De surcroît, l’impuissance ou la lenteur des États à réagir, sert les intérêts d’Uber et des autres firmes de la tech. Uber Copter, dont ne parle pas le documentaire, permet déjà de relier les quartiers sud de Manhattan à l’aéroport international J.-F. Kennedy. Uber Jump propose des vélos urbains connectés et l’ombre des véhicules autonomes (Uber Technologies) et des robots livreurs planent déjà sur l’armée des travailleurs indépendants…
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Ouulalala
le
Ca sent le “documentaire” à charge qui de plus va remuer des agissements d il y a 5 ans et pour lesquelles des décisions ont été prises pour corriger. Il faudra aussi rappeler qu UBer a pu exister pour répondre à la demande des consommateurs qui voulaient juste être capable d aller d un point A à B, chose que les taxis ne pouvaient garantir. Par ailleurs les taxis n ont que très peu progresse sur les questions d amabilité, de propreté etc
Champenoise51
le
Je ne prends plus Uber : tarifs différents, et en augmentation, voitures banales limite cracra, qui vous prennent loin de votre adresse ou sinon il faut payer un supplément, chauffeurs essentiellement issus de la « diversité », pourquoi ? Il y a une mafia ??
En cette rentrée de l’émission dérivée de « Touche pas à mon poste » le samedi 3 septembre, des retrouvailles agitées ont eu lieu entre le présentateur et sa chroniqueuse.
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«Uber est un virus»: zoom sur le développement obsessionnel d’une start-up née au coeur de la Silicon Valley
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